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De Marchionne à Electrolux : l’arrogance patronale poursuit son avancée

De notre point de vue, si d’une part nous nous félicitons de la résistance aux attaques des patrons, l’affaire Electrolux doit être considérée de la même manière que l’attaque lancée, et réussie, par Marchionne[1]. Elle contient la tentative claire de créer un nouveau précédent important dans la galaxie du travail. Depuis déjà un certain temps, le capitalisme global a identifié dans le Sud de l’Europe une zone à mettre systématiquement en dépression pour contrôler le coût du travail, puis, pour essayer de mettre en place des modèles de travail et de législation qui doivent permettre aux patrons de produire dans un État aux coûts et avec modèles d’organisation d’un autre État, essentiellement en contournant les règles ‟inadéquates” qui avaient été dictées par les victoires (toujours plus résiduelles) des luttes ouvrières du passé.
Electrolux va au-delà : produire en Italie avec la législation et les relations du travail italienne, mais avec des coûts du travail polonais. Une évolution créatrice du système de travail, basée sur le chantage dans le but habituel de faire du profit sur le dos des travailleurs.

 

En plus de suivre les foyers de lutte et les résistances ouvrières, nous voulons repartir de cette question, en essayant de trouver des réponses et des pistes de réflexion pour le débat : pourquoi les entreprises et les multinationales peuvent-elles se permettre ces manœuvres politiques complètement inacceptables ?

 

En premier lieu, il est évident que le rapport de forces dans la phase actuelle voit les patrons en mesure de déterminer substantiellement l’organisation de la production face à une réponse ouvrière ténue, fragmentée et souvent inefficace. Si nous faisons une analyse attentive du monde du travail, personne ne s’est soulevé ou n’a créé des tensions dans la tentative de contrer la féroce restructuration en cours, personne, une fois une bataille gagnée ou perdue, n’a eu la capacité, sauf à de rares exceptions, de donner une continuité aux luttes, de relancer et de créer des réactions en chaîne dans d’autres lieux et postes de travail. En outre, nous devons prendre en considération les modifications structurelles importantes de l’organisation du travail et la difficulté pour les rares sujets conflictuels, ou du moins non-alignés, à construire une stratégie de lutte qui se place sur un plan innovateur, qui cherche la généralisation et la sortie des formes corporatives.

 

Cette situation complexe déterminée par les changements structurels dans le monde de la production et par l’incapacité (ou la non-volonté) des organisations qui se remuent sur ce front de construire des résistances et des attaques, a permis aux patrons et aux confédérations syndicales, avec l’approbation de l’État, de poursuivre tranquillement le processus de restructuration totale du monde du travail à coups d’accords. Le tout sous les yeux de ces syndicats qui ont servi et servent encore de levier aux luttes ouvrières. La faillite évidente d’une stratégie, incapable de créer avec le temps la subjectivité capable de s’opposer aux attaques patronales. Une faillite en partie déterminée par la reproduction de modèles d’organisation du passé inadéquats dans la période actuelle et les changements en cours.

 

L’autre question que nous posons est ‟que faire” face à cette situation. Les travailleurs d’Electrolux sont maintenant sous le feu des projecteurs, mais il est nécessaire que les luttes se propagent et se placent sur un terrain conflictuel plus généralisé sur lequel les syndicats seront contraints au moins de se confronter, faisant en sorte de ne pas commettre une autre erreur comme celle faite par la FIOM -CGIL dans la lutte contre le modèle Marchionne. Une lutte qui, incapable de construire une rigidité qui franchisse les limites de l’usine et de faire l’hypothèse de nouvelles stratégies de conflit, a conduit, de fait, à la défaite et à la consolidation de ce modèle. Les victoires à la Pyrrhus obtenues par la voie du système judiciaire n’ont pas tracé l’ébauche d’une remise en cause des rapports de force au sein des lieux de travail ; on ne peut pas penser qu’un tribunal puisse se substituer à la lutte ouvrière.

 

Quelques indications peuvent provenir des luttes menées dans le secteur de la logistique, en étant conscient cependant qu’il s’agit là d’une composition radicalement différente et de l’importance stratégique que revêt cet aspect de la production pour le capital. Là où la bataille se place sur un niveau de conflit qui sort des formes traditionnelles de la grève syndicale et bloque de manière réellement systématique les mécanismes de la production, elle est d’une réelle efficacité.

 

L’autre indication à recueillir est celle de donner à la bataille un profil d’adhésion sociale en cherchant à sortir du conflit en lui-même et en essayant d’entrer en communication avec d’autres luttes. L’attaque patronale portée ces derniers jours contre la lutte des ‟facchini” [ouvriers de manutention de la logistique, ‟porteurs”], en fait, se mène sur ces fronts : d’une part, l’érosion de l’adhésion aux formes de lutte, de l’autre la répression judiciaire et policière à l’égard des blocages et des initiatives. Cela n’enlève rien au fait que le rôle de l’usine classique dans le système de production italien est toujours plus résiduel et qu’on ne peut pas attendre qu’une reprise de la lutte de classe parte seulement de là.

 

Une vision d’ensemble est nécessaire en étant conscients de certaines transformations au cours des dernières années dans l’organisation du travail classique et donc dans la composition ouvrière. Cesser de penser d’une manière corporatiste dans les luttes quotidiennes est désormais central pour gagner ces batailles. Il est donc inévitable de passer à une vision qui soit en mesure de sortir de l’univers de l’usine et du poste de travail et de se mettre en rapport avec les luttes existantes et celles à inventer, de celles sur le logement au monde de l’éducation, à celles contre la dévastation des territoires, en repartant de ces petites indications que nous ont laissé les journées romaines des 19 et 20 octobre 2013[2], où la dimension du travail classique en lutte a pu s’amalgamer aux autres luttes sociales et politiques qui traversent notre société, en cherchant à inquiéter ceux qui vivent dans les palais du pouvoir.

 

Traduction : XYZ / OCLibertaire

 

 

 


Notes

 

[1] Patron de Fiat et de Chrysler (qui ont fusionné le 1er janvier 2014).
[2] Les 19 et 20 octobre 2013 ont été une double journée de grève et de mobilisations à l’appel des syndicats de base, des mouvements de base sur le logement et les occupations d’immeubles, les No-TAV du Val Susa et d’ailleurs, et les mouvements de défense du territoire, les collectifs autonomes de migrants, de précaires, d’étudiants,… qui regroupé plus 80 000 manifestants dans les rues de Rome (voir à ce sujet, ‟Italie, 18/19 octobre. Mobilisations contre l’austérité et recomposition sociale” )

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